Les Eldars Noirs d'Ogame
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Les Eldars Noirs d'Ogame

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 Le conte du Tortionnaire

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Asdrubael Vect
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Asdrubael Vect


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MessageSujet: Le conte du Tortionnaire   Le conte du Tortionnaire Icon_minitimeMar 10 Juil - 11:39

Prisonnier dans les catacombes du monde Eldar Noir de Commoragh, Gideon subit une douleur sans fin et soufre d'une existence cauchemardesque en tant que jouet de son geolier. Mais l'identité autant que les intentions de ce dernier sont inconnues.

Gidéon fut parcouru d'un frisson incontrôlable. Il était assis, recroquevillé dans un coin de sa cellule, et entendait des hurlements de douleur que les murs ne parvenaient pas à étouffer. Un cri strident résonna, suivi d'un silence inquiétant seulement troublé de temps à autre par des raclements de chaînes ou les plaintes des moribonds. Il entendit des bruits de pas qui se rapprochaient dans le couloir, le martèlement de bottes ferrées qui sonnaient sur le sol avec de lugubres échos métalliques avant de s'arrêter devant la porte. Gidéon prit une profonde inspiration et attendit, le cœur battant à tout rompre dans sa poitrine. Elle s’ouvrit dans un sinistre grincement et une lumière crue inonda la pièce, aveuglant le prisonnier. Tandis que ses yeux s’habituaient à la lumière, il put distinguer la silhouette de son tortionnaire: frêle, difforme, des chaînes pendaient à sa ceinture hérissée de pointes ; des lames dégoulinantes d’un fluide inconnu ornaient ses bras et ses jambes et un long fouet barbelé scintillait dans sa main. Lorsque la créature avança, Gidéon put voir qu’il s’agissait d’une femelle, encore qu'il fût difficile d'en être certain. Elle porta à ses lèvres un étrange appareil puis parla dans sa langue étrange. Peu après, l’antique machine délivra une traduction en haut gothique impérial.

"Ton heure est venue, insecte. Le maître t’attend." La chose le désigna d’un doigt prolongé par une griffe métallique.

Gidéon se mit péniblement debout et, dans un vain effort de dignité, rajusta les quelques lambeaux d’uniforme qui lui restaient. Il se traîna péniblement dans le couloir car ses pieds étaient encore meurtris des tortures précédentes. Ce faisant, il essaya de se rappeler comment il avait pu tomber dans les griffes de ces pirates. Mais les heures de tourments et les élixirs de ces créatures avaient balayé presque tous ses souvenirs de l’incident. Ne restait qu'une vague impression qu’il n’avait pas toujours été ici, qu’il avait, jadis, vécu autrement. Quand ? Il ne pouvait plus s'en souvenir. Dans la Cité des Ténèbres, il n’y avait ni nuit, ni jour, et le temps semblait ne pas exister.

Tandis qu’il pénétrait dans la pénombre familière de la salle de torture, Gidéon jeta un regard circulaire. Les murs étaient bardés d’une multitude d’instruments de supplice. Des lames étranges et recourbées, des outils plus complexes, spécialement conçus pour stimuler les récepteurs cérébraux de la douleur. Sans même qu’on le lui dise, il se dirigea vers la paillasse qui servait de table de dissection au Tourmenteur et s’allongea sur le ventre. C’est alors que quelque chose attira son regard. Il y avait quelqu’un d’autre dans la pièce, quelqu’un d’autre que lui et son bourreau. Il roula sur le côté, s’assit et observa la silhouette.

"Qui êtes-vous ?" demanda Gidéon. Sa voix n’était plus qu’un vague croassement.

"Pas de question !" aboya le traducteur du Tourmenteur, tandis que la créature femelle lui entaillait la chair d’un coup de lame qui lui laissa une profonde balafre depuis la gorge jusqu’à l’abdomen.

Gidéon gémit de douleur et vit l’étranger sortir de l’ombre et se diriger vers le faisceau de lumière rouge qui baignait la cellule de torture. L’eldar était vêtu d’une longue robe noire ornée de motifs argentés, représentant des scènes de torture ou de débauche. Son visage pâle et décharné était engoncé dans le haut col de sa robe. Il avait le crâne rasé, à l’exception d’une tresse d’un noir de jais, et ses yeux étaient presque plus sombres que ses cheveux. Un rictus cruel ne quittait pas ses lèvres tandis que son regard sinistre fixait Gidéon avec une intensité accrue.

"Tu m’intéresses, créature," dit l’eldar noir dans un gothique parfait. Il congédia le Tourmenteur d’un geste qui découvrit une main aux ongles longs et vernis.

"Qui diable êtes-vous ?" répéta Gidéon, en laissant pendre ses jambes sur le côté de la paillasse afin d’être assis plus confortablement.

"Je suis le Maître," répliqua la silhouette avec un sourire sinistre. "Je suis celui qui commande ici, et dans cette partie de la cité. Je suis celui devant qui tout le monde se prosterne et qu’ils appellent Maître. Je suis le Vainqueur des Mondes, le Destructeur des Rêves, le Créateur des Cauchemars. Le Roi des Pirates, le Prince Renégat. Je suis tout cela et bien plus encore car je suis Asdrubael Vect et tous les guerriers de la Cabale du Cœur Noir m’obéissent aveuglément."

Gidéon ferma les yeux, essayant d'assimiler les implications de la nouvelle. Vect était effectivement le maître incontesté de la Cabale du Cœur Noir et son nom était prononcé avec crainte et respect dans toute la cité. Avant d’atterrir dans ce palais, Gidéon avait été emprisonné par une autre Cabale. Une rumeur disait que la simple possibilité que Vect pût avoir été contrarié par le chef de celle-ci avait suffi pour qu'il se vît offrir plusieurs centaines d'esclaves en geste d'apaisement.

"Pourquoi ?" demanda Gidéon, anxieux de savoir combien de temps durerait la bienveillance du Maître eldar noir à son égard.

"Quoi, exactement ?" répondit Vect, les sourcils froncés. Le seigneur eldar noir porta le poignet à la bouche et murmura quelques mots dans son étrange langue. Quelques instants plus tard, un serviteur se précipita dans la pièce en portant deux chaises à dossiers ouvragés. Vect s’assit sans quitter Gidéon des yeux. Le serviteur revint alors avec une carafe de cristal et un verre qu’il laissa près de Gidéon avant de disparaître à nouveau, sans avoir osé croiser le regard des occupants de la salle.

"La torture. La terreur. Les pillages, les tueries, les mutilations. Tout ceci. Pourquoi ?" reprit Gidéon. Il trempa le doigt dans l’entaille qui lui avait été faite par le Tourmenteur et l'exhiba, maculé de sang, afin de mieux illustrer son propos.

"Et pourquoi pas ?" répliqua Vect, l’air quelque peu interloqué. "Vous n'avez aucune espèce d'importance. Si tu n’avais pas été capturé par mes serviteurs et que la maladie t'avait épargné, il te serait resté tout au plus une vingtaine d’années à vivre sur ton insignifiante planète.

Pourquoi ne devrais-je pas utiliser une créature aussi futile pour mon plaisir ou ma survie ? Vous êtes une race de proies, rien de plus, rien de moins."

"Et vous êtes tous pervertis et malsains. Une race entière vouée au mal et à la souffrance d’autrui, c’est… une aberration. Comment un tel peuple peut-il exister ?" interrogea posément Gidéon, se servant lui-même un verre qu’il but avec méfiance.

"Comme je te l’ai dit, tu m’intéresses et c’est pourquoi je satisferai ta curiosité" répondit Vect d'une voix aussi calme qu'autoritaire. Il désigna du menton le siège inoccupé et Gidéon descendit de la paillasse pour s’y asseoir, heureux de pouvoir soulager ses muscles et son dos meurtris.

"Je vais te narrer l’histoire d’un des plus illustres personnages de notre race. Cette histoire est en fait celle de la fondation de Commorragh, l’histoire de mon peuple," lança Vect. Son regard se para alors d'une bienveillance qui s'avéra encore plus inquiétante que sa cruauté passée. "Il y a beaucoup de choses que tu ne comprendras pas, d’autres que tu ne croiras même pas. Votre espèce en sait si peu sur nous et sur la race eldar en général. Et c’est bien ainsi, car le savoir c’est le pouvoir. Nous ne tenons donc pas à ce que vous en appreniez trop."

"Il y a de cela bien longtemps, plusieurs milliers de vos générations en fait, notre peuple régnait sur les cieux. Rares étaient les races capables de s’opposer à notre puissance, et les plus antiques ou les plus maléfiques qui le pouvaient se trouvaient alors en sommeil. Nous étions bien assez sages pour les laisser somnoler tranquillement. Contrairement à vous, si je puis me permettre, qui pourriez bien précipiter notre déchéance à tous avec vos errements. Ceci étant dit, personne ne défiait notre volonté. Nous nous dispersâmes à travers les étoiles, apportant gloire et beauté sur bien des mondes, comme vous les humains amenez laideur et pollution aujourd’hui. Rien ne nous était impossible car notre technologie et nos pensées étaient en parfaite osmose. Une simple idée pouvait être aussitôt captée et mise en pratique par une machine. Nous nous trouvâmes ainsi libérés des contraintes matérielles du travail. Nous avions conçu des créatures artificielles pour l’agriculture, pour combattre à notre place, pour explorer à notre place."

"Comme tu peux t’en douter, nous ne restions pas pour autant les bras croisés alors que nos créatures conquéraient la galaxie en notre nom. Bien sûr que non ! Nous nous concentrions sur des objectifs plus nobles. La quête de la perfection dans différents domaines comme les arts, la littérature, la danse, etc. Notre quête de la pureté esthétique devint partie intégrante de notre culture, de notre religion et de notre politique. Vous autres, lourdauds d’humains, pensez connaître la tristesse et la joie, mais vos émotions ne sont que des caprices d'enfants comparés aux nôtres. Vous ne pouvez pas éprouver le bonheur aussi intensément que nous l'éprouvons, pas plus que les abîmes de notre rage ou de notre colère. Nous sommes une race passionnée et notre quête de perfection ne connut plus de limites. Il n’y avait rien à craindre, nous étions les rois parmi les étoiles. Pourquoi ne pas profiter des maints plaisirs qu'abritait l’univers ? Et cela devint le principe de vie essentiel des gens de mon peuple: l’assouvissement du moindre désir. Pourquoi ne pas rechercher de nouvelles sensations, car la vie, quelle qu’elle soit, n’est qu’une transition vers une fin inéluctable? Inutile de s’inquiéter de l’avenir, inutile de regretter le passé, car ces choses sont futiles et sans grand intérêt. Non, que rêver de mieux que de considérer le moment présent dans sa plus grande plénitude et de se moquer éperdument des conséquences?"

"Vous étiez devenus une société… hédoniste ?" demanda Gidéon à Vect dont l’attention semblait s’amoindrir, comme s’il était ailleurs ou perdu dans ses souvenirs.

"Hmm ? Oui, hédoniste, c’est sans doute le mot que vous emploieriez," acquiesça Vect en reportant son regard sur Gidéon. "Comme tu peux t’en douter, quelques-uns s’opposaient à cela. Des traditionalistes obtus, qui ne partageaient pas la vision d’extase de la société que nous voulions instaurer. Ils reniaient ouvertement les cultes du plaisir, encore que certains finirent par atteindre et apprécier la plénitude de l’épanouissement individuel total. D’autres, incapables de voir la sagesse d’un tel comportement continuaient de protester. Certains mirent un terme à leur existence, tandis que d'autres prirent la fuite, redoutant qu'un cataclysme n’anéantît notre race, comme si nous avions commis quelque péché irréparable et que la main des dieux allait bientôt nous foudroyer. Ils renoncèrent à tous les plaisirs de l’esprit et de la chair et s’enfuirent vers les mondes les plus éloignés ; des terres incultes où nos implantations n’en étaient qu’à leurs balbutiements. Et comme ils firent bien de partir, car après leur exil, plus aucune opposition ne se fit entendre. Les cultes rivalisèrent alors entre eux pour attirer de nouveaux adeptes, chacun voulant dépasser les autres en extravagance. Oh, ces temps-là sont à présent bien révolus." Vect ferma les yeux, frémissant à ce souvenir.
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