Les Eldars Noirs d'Ogame
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Les Eldars Noirs d'Ogame

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 Le conte du Tortionnaire (suite et fin)

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AuteurMessage
Asdrubael Vect
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Asdrubael Vect


Nombre de messages : 85
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Date d'inscription : 09/07/2007

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MessageSujet: Le conte du Tortionnaire (suite et fin)   Le conte du Tortionnaire (suite et fin) Icon_minitimeMar 10 Juil - 11:39

"Mais revenons à notre sublime héros," ricana Vect en considérant Gidéon avec un regard amusé. "Tandis que les cultes du plaisir grandissaient en puissance et répandaient à foison le sang de leurs ennemis dans les rues, celui qui deviendrait notre seigneur n’était encore qu’un enfant. C'est alors que notre peuple fut frappé par une soudaine appréhension. Nos prophètes annonçaient un grand désastre. Ils furent nombreux à être effrayés par ce qu’était devenue notre société et un vent de panique se leva. Ils construisirent d’immenses navires que vous connaissez sous le nom de vaisseaux-mondes. Cela aussi était bon, car les derniers esprits habités par le doute étaient partis, et ne restaient plus que les puristes de la quête du plaisir. La récompense qu’ils reçurent est au-delà de ta piteuse compréhension. Comme je te l’ai dit, notre seigneur n’était encore qu’un enfant, qui servait dans le plus puissant des temples de la Félicité. Il était destiné à être sacrifié pour la plus grande gloire du culte, lors d’une nuit de ténèbres comme il n’en existe qu’une par millénaire, quand les étoiles elles-mêmes pâlissent."

Vect se pencha vers Gidéon, lui retira le verre de cristal des mains et en but une bonne gorgée avant de lui rendre. Un instant, son regard se perdit encore dans ses souvenirs, puis il reprit pied dans le présent avec un effort de volonté visible.

"Heureusement pour notre peuple, ce sacrifice n'eut pas lieu. Car ce fut cette même nuit que la Grande Ennemie s’éveilla. Même vous, les humains, avez entendu parler de cet événement. Notre héros était sur l’autel, son corps prêt à accueillir la morsure des lames, oint des huiles les plus précieuses, l’esprit en paix grâce aux élixirs qu’il avait pris en prévision de ce jour. Au moment même où la lame touchait sa gorge, le cri primal de l'ennemie résonna à travers toute la galaxie, étouffant les soleils et balayant presque la totalité de notre race. Ce cri s’accompagna des hurlements d’agonie de plusieurs millions des miens, leurs âmes arrachées de leurs corps par cette gueule béante qu'est la Grande Ennemie. La plupart d’entre nous périrent au cours de cette seule nuit, victime de Celle que l’on ne Nomme Pas, leurs corps tombant au sol sans vie, ne laissant que de pitoyables carcasses vides. Certains survécurent, mais non sans séquelles, car leur esprit se trouva piégé entre le royaume du Chaos et la réalité. Ils succombèrent à la démence en raison des visions qui les assaillaient, venues d’un autre monde qui échappait à leur compréhension. Beaucoup mirent fin à leurs jours, les autres se jetèrent dans les rues pour s'entre-tuer, incendièrent les bâtiments, jetant à bas les statues les plus précieuses et n'épargnant pas même, dans leur folie, les jardins sublimes de nos ancêtres."

Le désespoir déformait le visage de Vect comme il revivait la fin tragique de sa race. En un instant, ils avaient tout perdu et étaient devenus un peuple maudit, condamné à danser au bord de l’extinction, dans la terreur du dieu qu’ils avaient créé.

"Notre seigneur, en raison de son jeune âge, n’était pas tant versé que ses aînés dans les vices de notre peuple, si bien que les liens qui l'unissaient, lui et les autres enfants, à la Grande Ennemie étaient ténus. Ce jeune esclave était un chef né. De tous les survivants des cultes, il fut le premier à réagir. Il rassembla des armes et rallia les autres rescapés de son temple. Ils parcoururent la cité à la recherche d’autres cultes. Certains refusèrent de s'incliner et leur sang souilla davantage les rues. D’autres, plus sages, mirent leurs lames à son service. D’autres encore avaient fait de même que notre seigneur en exauçant les suppliques des faibles qui ne demandaient qu'à être commandés, et parcouraient de même les avenues en tuant ceux qui ne voulaient pas se prosterner. À mesure que le temps passait dans une semi-réalité éternelle – car la naissance de la Grande Ennemie avait créé le vortex que vous connaissez sous le nom d’Œil de la Terreur et qui avait englouti les plus anciens de nos mondes – il devenait clair pour notre héros que l'Assoiffée n’en avait pas fini avec notre race et que ses appétits ne pouvaient être assouvis. Nos âmes étaient dans ses griffes, et bien qu'elle fût temporairement rassasiée par le festin de sa venue au monde, elle avait encore soif. Notre futur maître sentit cette soif s’emparer de lui et il lut la même sur le visage des autres: peu à peu, leur essence était aspirée par ce cauchemar affamé.

Asdrubael Vect prit une nouvelle gorgée du gobelet et émit un bref ricanement, les lèvres tordues en un sourire plein de malice. Il remua la tête, comme pour en chasser les souvenirs et tourna son regard vers Gidéon, ses yeux noirs renvoyant au prisonnier l'éclat rouge des lanternes.

"Il semblait qu’il n’y avait qu’un seul moyen de lui échapper: quitter nos foyers et abandonner le monde matériel. Nous vînmes donc ici, dans ce royaume entre les mondes que nous avions créé pour parcourir la galaxie en toute sécurité. Là, l’emprise de la Grande Ennemie s’affaiblit, mais au grand dam de notre seigneur, nous n’en étions pas totalement libérés. Il avait obtenu un répit pour son peuple mais ô combien bref. Ses suivants s'établirent à leur tour et construisirent de nouveaux temples, cernés de vastes palais. Tu te trouves ici dans l'une des plus anciennes salles du Temple du Cœur Noir. Et c'est un privilège, car peu survivent jusque-là. La plupart sont brisés avant même d’avoir atteint le deuxième niveau. C’est peut-être pour cela que tu m’intéresses."

"Rappelez-moi de vous remercier pour cet honneur," cracha Gidéon avec amertume, en faisant tourner les dernières gorgées de liquide restant dans le gobelet.

"Je n’y manquerai pas," rétorqua Vect. Ses yeux se durcirent, et un frisson parcourut l'échine de Gidéon.

"Je suis sûr que tu as déjà deviné," reprit Vect, oubliant instantanément sa contrariété, "qu'à mesure que d’autres arrivaient, les temples, les palais et les monuments se transformèrent en cette cité que certains des miens nomment Commorragh. Mais alors même qu’ils érigeaient des statues à leurs seigneurs et maîtres, notre sauveur tournait son regard vers le monde que nous avions laissé. Il vit des créatures grouiller sur les domaines de notre peuple. Des créatures simiesques, comme vous ou ces brutes d’orks ou encore les insupportables Kroot. Or, des bêtes venues d’au-delà du vide ravagent également nos contrées, et ces faibles races ne peuvent empêcher l'invasion. Vous méritez d’être exterminés, mais pas avant d’avoir rempli votre rôle."

"Et de quel rôle s’agit-il ?" demanda Gidéon en étirant ses jambes devant lui, contemplant avec amertume les nombreuses cicatrices signalant les coupures et les fractures répétées.

"Quel rôle ? Le divertissement et la subsistance de notre race, bien sûr" répliqua le Maître de la Cabale avec un sourire narquois. "Notre fondateur regarda vers les mondes externes et vit que nos terres étaient souillées par des barbares. Mais il lui vint la pensée que l'Assoiffée pouvait se désaltérer à une autre source que notre peuple. Il envoya donc quelques guerriers capturer ces humanoïdes, rejetons d'une insignifiante planète bleue dans le bras oriental de la galaxie. Ses meilleurs conseillers et ses experts examinèrent ces bêtes. Et malgré leur rusticité, il semblait qu’elles fussent habitées d'une forme d'essence, de cette étincelle d'intelligence qui fait d'un amas de cellules une chose vivante."

"Vous voulez dire une âme ?" suggéra Gidéon, captivé par l’antique récit eldar.

"Âme ? Âme ! Âme…" Vect semblait essayer le mot, le répétant avec diverses intonations, comme s’il goûtait un grand cru. La syllabe roula un moment dans sa bouche. "Quel peuple fascinant vous êtes, en dépit de votre barbarie. Votre langue est tellement primitive, vous pensez pouvoir englober l’essence de la vie en un seul mot, si bref. Stupéfiant…"

Le seigneur eldar noir sembla sortir de sa distraction et parla une fois de plus dans son communicateur de poignet. Quelques instants plus tard, la porte s’ouvrit dans un souffle et le Tourmenteur entra à nouveau dans la pièce.

"Je… je ne comprends pas," balbutia Gidéon, ses yeux volant d’un eldar noir à l’autre.

"Non ?" dit Asdrubael Vect avec amusement. "Ce doit être terrible…"

Le seigneur eldar noir se leva et retira le verre des doigts gourds de Gidéon. Il le huma délicatement.

"Une boisson savoureuse," dit Vect en avalant le reste du contenu et en laissant le gobelet tomber au sol, où il vola en éclats. "Quel dommage que certains des éléments entrant dans sa composition ne fassent pas bon ménage avec votre système digestif. J’ai entendu dire que les crampes d’estomac peuvent durer pendant des jours et des jours."

"Vous n’avez pas fini votre histoire…" coupa Gidéon, espérant que l’affirmation de Vect n’était qu’un autre de ses jeux cruels.

"C’est ma foi vrai," lui répondit Vect avec une innocence feinte. "Je suppose que tu aurais voulu connaître la fin ?"

"Oui," murmura Gidéon en baissant la tête, vaincu.

"Et c'est malheureux," lança Vect en se dirigeant vers la porte. "Car ne pas connaître la fin de l’histoire va te rendre fou, n’est-ce pas ? Dans les rares moments de lucidité qu’il va te rester, tu tenteras de l’imaginer. Cela va te ronger, effaçant peu à peu ce qu’il te reste de santé mentale. Quel dommage, tu m’intéressais pourtant beaucoup."

"Vous deviez avoir une autre raison pour m’en parler !"

"Oh oui," acquiesça Vect avec un imperceptible hochement de la tête. "J’aime raconter cette histoire, et mes serviteurs la connaissent déjà tous par cœur. Or, une histoire doit être racontée, c’est sa raison d'être. Tout comme tu n’existes que pour me satisfaire. Rien de plus."

L’eldar noir était presque sorti de la pièce lorsque Gidéon cria : "Alors ce n’était pas vrai ! Tout n’était que mensonge !"

"Non." Vect fit volte-face et baissa le col de sa robe pour exhiber son cou. Une cicatrice d’un pouce de long lui barrait la gorge.

"Pourquoi moi ?"

Gidéon tomba à genoux.

Il implora du regard le Tourmenteur qui le scrutait avec un sourire entendu. Sans un mot, elle désigna la paillasse maculée de sang. Alors que la porte claquait, Gidéon entendit résonner le rire d’Asdrubael Vect.

"Pourquoi pas ?
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